Anna Karénine, Léon Tolstoï
Anna Karénine, Léon Tolstoï
Titre original: Анна Каренина (soit, Anna Karenina)
Edition: Marabout
838 pages
Résumé
Le prince Oblonsky a trompé sa femme avec la gouvernante française de la maison et la princesse l'a appris. Déçue et malheureuse, blessée dans son orgueil, elle s'apprête à le quitter. Oblonsky n'est pas très peiné par cette décision, mais dérangé par le désordre et les désagréments que cette décision va créer dans sa maison. Il compte sur sa soeur, Anna Karénine, dont il apprend la venue chez lui, pour faire entendre raison à la princesse.
Pendant ce temps, Lévine, un vieil ami d'Oblonsky, a quitté sa campagne et revient à Moscou pour demander la main de Kitty, la jeune belle-soeur d'Oblonsky. Lévine est amoureux de Kitty depuis de nombreuses années, mais son caractère secret et taciturne l'a poussé à cacher ses sentiments envers la jeune fille.
Malheureusement pour Lévine, Kitty refuse sa proposition, car elle espère épouser le comte Vronsky, jeune et séduisant officier. La jeune fille est déçue à son tour lorsqu'elle remarque l'attention que Vronsky porte à la superbe Anna Karénine.
Commentaire
Attention, ne lisez pas ce commentaire si vous souhaitez lire le livre et en découvrir l'intrigue par vous-même. Certaines remarques risquent de vous révéler des pans de l'histoire!
Ce chef-d'oeuvre de la littérature russe me rappelle beaucoup Jane Eyre où Les Hauts de Hurlevent, l'ambiance qui s'en dégage étant semblable à celle de ces deux romans.
Magnifique drame romantique, Anna Karénine dépeint admirablement les sentiments des quatre amoureux sur lesquels se concentre l'histoire.
ON ne peut s'empêcher de plaindre la douce et belle Anna, mariée à un homme égoïste, pensant plus à préserver son métier et sa réputation que le bonheur de son épouse. Kitty, victime de l'entêtement de sa mère, qui veut l'offrir au plus prestigieux des prétendants n'est pas beaucoup mieux lotie: sa jeunesse et sa naïveté l'empêchent de s'élever contre les décisions de sa mère, qui sont pourtant à l'origine de tous ses malheurs.
Tolstoï tente apparemment de dépeindre deux façons de vivre une relation de couple. Malgré leurs malheurs et leurs difficultés, l'amour difficile de Kitty et de Lévine semble joyeux et presque serein. Par contre, la relation entre Anna et Vronsky est beaucoup plus torturée: Anna est malheureuse malgré son amour pour Vronsky. Le fait qu'elle soit déchirée entre sa relation adultère et son amour maternel pour son fils légitime participe, bien sûr, à sa mélancolie. Ces façons dont Tolstoï illustre le couple semblent très justes, car ces deux modèles ont toujours existé dans toutes les relations. C'est donc une façon très moderne d'envisager l'amour que nous présente l'auteur, et c'est très étonnant,étant donné la date d'édition de l'ouvrage (1873!) et ke caractère très conservateur qui se dégage par moment de certaines parties du récit.
Certains personnages secondaires m'ont paru très sympathiques. Oblonsky, malgré sa légèreté, est un homme que le lecteur ne peut s'empêcher d'apprécier. C'est d'ailleurs ainsi que Tolstoï lui-même le décrit, ce qui prouve, une fois encore, la justesse avec laquelle l'auteur décrit ses personnages. Le père de Kitty est également un homme intéressant, de par son intelligence, son humour et le regard lucide qu'il porte sur son époque.
Vivement conseillé!