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Les Livres d'Aline
30 juin 2011

La Loi des Mâles, Les Rois Maudits 4, Maurice Druon

9782253004059_zLa Loi des Mâles, Les Rois Maudits 4, Maurice Druon

Edition: Plon - Del Duca

343 pages

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Résumé

(Prologue de l'auteur) Attention, spoiler sur le troisième volume!!

"En l'espace de trois siècles et quart, de l'élection de Hugues Capet à la mort de Philippe le Bel, onze rois seulement avaient gouverné la France, tous laissant un fils pour leur succéder au trône.

Prodigieuse dynastie que celle des Capétiens! Le destin, jusque là, semblait l'avoir marquée pour la durée. Sur les onze règnes, on n'en comptait que deux qui eussent couvert moins de quinze ans.

Cette extraordinaire continuité du pouvoir avait grandement contribué, et quelle qu'ait été la médiocrité de certains rois, à la formation de l'unité nationale. Au lien féodal, lien purement personnel de vassal à suzerain, de plus faible à plus fort, se substituait progressivement cet autre lien, cet autre contrat qui unit les membres d'une vaste communauté humaine longtemps soumise aux mêmes vicissitudes et sous une même loi.

Si l'idée de nation n'était pas encore évidente, son principe, sa représentation existaient déjà dans la personne royale, source permanente d'autorité. Qui pensait "le roi" pensait aussi "la France".

Reprenant les objectifs et les méthodes de Louis VI et de Philippe Auguste, ses plus remarquables devanciers, Philippe le Bel, pendant près de trente ans, s'était appliqué à charpenter, à maçonner cette unité naissante; mais le ciment était encore frais.

Or, à peine le Roi de fer disparu, son fils Louis X le suivait au tombeau. Le peuple ne pouvait manquer, dans ces deux décès survenus coup sur coup, de voir le signe de la fatalité.

Le douzième roi avait régné dix-huit mois, six jours et dix heures, juste le temps suffisant à ce piètre monarque pour compromettre en grande partie l'oeuvre de son père.

Durant son passage au trône, Louis X s'était surtout signalé en faisant assassiner sa première femme, Marguerite de Bourgogne, en envoyant à la pendaison le principal ministre de Philippe le Bel, Enguerrand de Marigny, et en réussissant à enliser une armée entière dans la boue des Flandres. Tandis qu'une famine décimait le peuple, deux provinces s'étaient révoltées, sous l'inspiration des barons. La haute noblesse reprenait le pas sur le pouvoir royal; la réaction était toute-puissante et le Trésor à sec.

Louis X avait reçu la couronne alors que le monde était sans pape; il partait avant qu'on soit parvenu à s'accorder sur le choix d'un pontife.

Et maintenant la France était sans roi.

Car, de son premier mariage, Louis ne laissait qu'une fille de cinq ans, Jeanne de Navarre, fortement soupçonnée de bâtardise. Quant au fruit de son second mariage, il ne constituait, pour l'heure, qu'une fragile espérance; la reine Clémence était enceinte, mais n'accoucherait que dans cinq mois.

Enfin, l'on disait ouvertement que le Hutin avait été empoisonné.

Que serait, dans de telles conditions, le treizième règne? Rien n'était prévu pour l'organisation de la régence. A Paris, le comte de Valois cherchait à se faire reconnaître régent. A Dijon, le duc de Bourgogne, frère de la reine étranglée et chef d'une puissante ligue baronniale, n'allait pas manquer de se poser en défenseur des droits de sa nièce, Jeanne de Navarre. A Lyon, le comte de Poitiers, premier frère du Hutin, se trouvait aux prises avec les intrigues des cardinaux et s'efforçait en vain d'obtenir une décision du conclave. Les Flamands n'attendaient que l'occasion de reprendre les armes, et les seigneur d'Artois continuaient leur guerre civile.

En fallait-il autant pour rappeler à la mémoire populaire l'anathème lancé par le grand-maître des Templiers, deux ans auparavant, du haut de son bûcher? Dans une époque prompte aux croyances, le peuple de France pouvait aisément se demander, en cette première semaine de juin 1316, si la race capétienne n'était pas désormais maudite."

 

Commentaire

Grâce à la dragée empoisonnée de Mahaut d'Artois, la France est débarrassée de Louis X. Mais, à présent, c'est la régence qui pose problème: trois hommes s'affrontent à ce sujet.

Charles de Valois se voit enfin là où il a toujours souhaité se trouver: sur le trône de France. En tant que régent seulement, mais qui sait si sa situation ne peut pas s'affermir par la suite? Pour atteindre son objectif, notre turbulent prince a un plan bien précis: obliger la reine Clémence, veuve de Louis X, à quitter Vincennes pour Paris. Si Clémence rentre au Palais de la Cité, Valois pourra l'accompagner, puisqu'il est l'oncle de la jeune veuve. Et si le comte se trouve au Palais, plus rien ne l'empêchera de s'auto-proclamer régent.

Philippe de Poitiers, envoyé à Lyon par Louis X pour veiller au bon déroulement du conclave, procède d'une toute autre manière: il enferme tout le monde partout où il passe. Averti de la mort de son frère quelques heures avant l'arrivée des chevaucheurs officiels (dont ceux de Valois), il fait fermer les portes de Lyon, le temps de lancer la rédaction des proclamations officielles lui attribuant la régence. Les chevaucheurs, empêchés de délivrer leurs missives portant la nouvelle de la mort de Louis, seront ainsi pros de vitesse par ceux de Poitiers, qui auront déjà fait reconnaître leur maître comme régent dans plusieurs villes.

Ensuite, afin de pouvoir regagner Paris tout en s'assurant que le conclave siège à Lyon, Poitiers fait mûrer l'Eglise dans laquelle les cardinaux se trouvaient rassemblés pour la messe d'hommage au roi défunt.

Arrivé en force au Palais de la Cité, Philippe fait fermer les issues et seuls quelques privilégiés sont admis dans la demeure royale. Enfin, Jeanne de Poitiers, femme de Philippe, se voit recluse chez Mahaut d'Artois, sa mère, afin de cacher la naissance du fils qu'elle vient de mettre au monde.

Il n'en faut pas plus pour que Philippe gagne le surnom de "Portes-closes".

Le troisième prétendant à la régence n'est autre qu'Eudes de Bourgogne, frère de la scandaleuse Marguerite. Cette dernière ayant emporté ses secrets dans la tombe, on ne sait toujours pas si Jeanne de Navarre est la fille légitime du Hutin ou celle de l'amant de Marguerite. Eudes compte bien faire valoir la légitimité de sa nièce, afin de devenir régent du royaume.

Quatrième volume plein de rebondissements, La Loi des Mâles nous fait partager les réflexions de Philippe de Poitiers, cet homme sage et raisonnable. Digne héritier du Roi de fer, son père, Philippe à le mérite de tenter de remettre de l'ordre dans le royaume en déroute qu'il reçoit de son frère.

 

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La Loi des Mâles était le quatrième volume à lire dans le cadre du challenge "Rois Maudits".

histoire

 

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