Ma vie avec les serial killers: secrets de profileuse, Helen Morrison

Ma vie avec les serial killers: secrets de profileuse, Helen Morrison

Titre original: My Life Among the Serial Killers: Inside the Minds of the World's Most Notorious Murderers

Edition: Payot

301 pages

Résumé

(Présentation de l'éditeur)

"'Je suis ce que l'on appelle aujourd'hui une profileuse. Depuis trente ans, j'étudie les mécanismes intimes les plus pervers des meurtriers en série. Je sillonne le pays pour découvrir qui ils sont, où ils se cachent et pourquoi ils tuent. C'est un long pèlerinage solitaire. J'ai parfois le sentiment d'en savoir trop, mais le plus souvent je crains de ne jamais en savoir assez.'

La presse américaine a baptisé Helen Morrison "la véritable Clarice Starling" . A la demande du FBI ou d'avocats, elle a passé des centaines d'heures à discuter en tête à tête avec près de quatre-vingts serial killers, dont certains autrement plus dangereux qu'un personnage de fiction tel que le docteur Hannibal Lecter.

Elle dévoile ici les secrets de ses expertises en évoquant une vingtaine de grands tueurs en série. Elle rapporte ainsi ses conversations avec Ed Gein, qui inspira Psychose à Hitchcock, et Robert Berdella, dont les méthodes de torture furent plus atroces encore que celles imaginées dans Seven. Elle explore les tréfonds de la maison des horreurs du couple West.

Elle raconte son étrange relation avec John Wayne Gacy, cet Américain qui aimait se déguiser en clown et assassina trente-trois jeunes gens. De ce dernier Helen Morrison conserve le cerveau dans sa cave. Peut-être un jour livrera-t-il tous ses secrets, car au bout de tant d'années d' intimité avec les tueurs en série se pose toujours la même question : devient-on ou naît-on serial killer ?

Les éléments de réponse apportés par la profileuse surprendront le lecteur après qu'il aura parcouru une galerie de portraits qui sont comme autant de romans noirs."

Commentaire

Après une mineure en criminologie, au cours de laquelle j'ai eu l'occasion de participer à plusieurs séminaires de psychopathologie criminelle, je pensais être parée contre les horreurs que l'on peut lire dans les ouvrages des spécialiste de cette discipline. Erreur! Le moins que l'on puisse dire, c'est que les théories développées par l'auteur sont très effrayantes.

Helen Morrison a une formation de psychiatre, c'est pourquoi elle tente de comprendre les actes des serial killers de façon "médicale" plutôt que de s'en tenir uniquement aux théories développées par les criminologues. Véritable scientifique, elle procède à ses propres recherches, essayant d'apporter sa propre pierre à l'édifice sans fin que constitue la compréhension des tueurs en série.

Au terme de dizaines d'années de recherches et d'entretiens avec les serial killers, Morrison a dégagé neuf caractéristiques qui, selon elle, se retrouvent chez tous les serial killers. L'une d'elle, si elle est correcte, est particulièrement effrayante: selon Morrison, on naît serial killer, on ne le devient pas... Elle est persuadée que "l'anomalie" qui conduit au meurtre en série est présent dans le foetus dès sa conception. L'éducation ultérieure que les parents peuvent donner à leur enfant ne joue aucun rôle dans sa déviance criminelle: le mal est déjà là et la famille ou les proches de l'enfant n'y changeront jamais rien.

Morrison postule également que les serial killers sont des "malades" (au sens psychiatrique du terme) incurables, n'ayant aucune émotion, aucun remords, aucun sens de la réalité; ils sont totalement inaccessibles aux traitements psychologiques et/ou psychatriques que l'on pourrait leur imposer. Tout en soulignant les évidents problèmes éthiques de cette méthode, Morrison nous apprend que le seul traitement possible pour les serial killers est l'enfermement à vie dans une structure très sécurisée. 

Son côté médecin reprend le dessus lorsqu'lle affirme également qu'elle croit qu'un problème hormonal est à l'origine du serial killing. Le problème est qu'elle n'a jamais pu prouver cette intuition, puisque les examens médicaus sur les serial killers sont interdits par leurs avocats, les procureurs ou les prisons qui "logent" ces détenus si particuliers. De même, le cerveau de Gacy, qu'elle conserve dans sa cave en espérant qu'un jour on pourra l'analyser, ne lui a que peu servi. Rares sont, en effet, les généticiens ou autres spécialistes qui oseraient prendre la responsabilité d'étayer la théorie "hormonale" de Morrison.

Elle reconnaît d'ailleurs elle-même que cette méthodes poseraient des problèmes importants. Même si l'on arrivait à prouver que les tueurs en série sont amenés au meurtre suite à une déficience hormonale, encore faudrait-il pouvoir soigner ce problème. Dans le cas contraire, que se passerait-il si l'on arrivait à déterminer que quelqu'un deviendra tueur en série, sans pouvoir toutefois soigner cette déviance? Que se passerait-il si votre propre enfant était qualifié de tueur en série en puissance par des médecins ayant procédé à des analyses médicales poussées, mais qu'il ne puisse être soigné, faute de traitement adéquat? Comment vous sentiriez-vous? Quelle responsabilité assumeriez-vous à la fois envers votre enfant et envers la société? Et, surtout, que ferait-on de cet enfant?