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Les Livres d'Aline
29 septembre 2011

Glamorama, Bret Easton Ellis

26012Glamorama, Bret Easton Ellis

Titre original: Glamorama

Edition: 10/18

537 pages

 

 

Résumé

(Présentation de l'éditeur)

"Ça commence par cent pages brillantes, drôles, méchantes, sur la journée de Victor Ward, un jeune Américain branché qui organise la soirés d'inauguration d'une boîte de nuit new-yorkaise.

[...] Puis le roman bascule. Sous la menace, Victor est envoyé en Europe à la recherche d'une actrice disparue, son ancienne camarade de fac. Il se trouve mêlé aux people de Londres et de Paris, participe comme guest star au tournage d'un film à propos desdits people, et assiste à des séances de torture qui, pour être mises en scène, n'en sont pas moins sanglantes, insoutenables et bien réelles.

[...] Glamorama devient un feuilleton excessivement violent, et c'est de cet excès feuilletonesque que le livre tire sa force, sa puissance, sa profondeur. Car Bret Easton Ellis, au-delà de la satire, se situe dans le domaine de la moral. Il parle d'un monde où tout n'est qu'images, où choses et gens n'existent qu'à partir du moment où ils sont filmés et montrés.

[...] Difficile, éprouvant, agaçant, Glamorama est un livre ambitieux qui, une fois refermé, n'abandonne pas le lecteur."

 

Commentaire

Très difficile à résumer Glamorama! C'est pourquoi je me suis permis de reprendre la présentation de l'éditeur, qui me semblait plus claire que tout ce que j'aurais pu faire moi-même.

Ce livre, lu dans le cadre du challenge "Back to the Classics" était très spécial, avec des points positifs, et des choses plus négatives, qui m'ont assez énervée.

Commençons par les points négatifs.

Tout le monde, dans ce roman, appelle les autres baby. Même les hommes entre eux s'appellent baby. Ce qui fait que ce mot, déjà très agaçant en lui-même, revient à peu près 55 fois par page (j'exagère à peine!). En particulier quand Victor voit Chloé, sa petite-amie, vu qu'il a alors tendance à l'appeler :"baby, baby, baby". Ce qui rend ce petit surnom encore plus agaçant!

Certains dialogues entre personnages sont aussi assez énervants. Dans les toutes premières pages du roman, par exemple, alors que Victor prépare l'ouverture de la fameuse boîte de nuit, un certain dialogue m'a donné envie de jeter le livre à travers la pièce. Victor explique à JD, un type qui l'aide à préparer la grande ouverture de la boîte, que ce qui est à la mode est dépassé et que ce qui est dépassé est à la mode. Comme JD ne comprend pas, il répète cette phrase à Victor, qui la répète à JD, qui la répète à Victor,...comme ça jusqu'à ce que la fameuse phrase apparaisse environ 15 fois sur la page. Comme tous les personnages fument des joints et qu'ils prennent tous des drogues dures, je suppose que leurs neurones ne sont plus tout à fait en état de comprendre une phrase énoncée une seule fois, et qu'il faut donc la répéter encore et encore pour qu'elle se fixe dans leur cerveau. En attendant, cela a tendance à énerver la lectrice ou le lecteur normal(e) dont les neurones se portent très bien, merci pour elle/lui!

Par contre, Glamorama a aussi un énorme point positif (encore heureux!): la réflexion sur la superficialité et l'apparence.

Dans ce roman, Bret Easton Ellis met en scène des personnages qui veulent être célèbres. Ils sont prêts à faire quasiment n'importe quoi pour le devenir. Ainsi, toujours au début de l'ouvrage, on apprend que Victor a passé trois fois le casting pour une émission de télé-réalité de MTV (et qu'il a échoué les trois fois...). Je n'ai rien contre les gens qui veulent participer à ce genre d'émission, mais je pense quand même qu'il faut vraiment être désespéré pour vouloir être filmé quasiment 24h/24.

On assiste donc à une ronde de personnages presque ridicules, qui se rendent encore plus ridicules dans l'espoir de devenir célèbre et adulé: c'est à qui écrira le scénario de l'année, à qui portera le mieux les robes des créateurs, à qui gagnera le plus d'argent en posant pour Playboy. Au final, on se rend compte que les objectifs de tous ces personnages sont particulièrement malsains et, surtout, totalement déconnectés de la réalité. Pas étonnant qu'ils se sentent très mal quand leurs rêves ne se réalisent pas...

Je pense que cette réflexion est très actuelle, et c'est pour cela que j'ai choisi Bret Easton Ellis comme futur classique du XXIe siècle. Cet écrivain est particulièrement en phase avec les névroses de notre société, avec cette envie de s'exhiber à tout instant et à tout propos, avec cette tendance à croire que le moindre geste que l'on fait dans une journée intéresse tout le monde. Pour donner un exemple, je connais plein de gens qui racontent leur vie sur Facebook et je n'ai jamais compris l'intérêt de communiquer le menu de son déjeûner à ses 3.250 amis. Franchement, qui s'en soucie?

Victor et les autres semblent donc cristalliser les problèmes de notre époque, où chacun veut le quart d'heure de célébrité promis par Andy Warhol. Et si cela ne dure vraiment qu'un quart d'heure, ça fait très mal!

Assez long et difficile à lire, Glamorama n'en est pas moins nécessaire, puisqu'il permet une réflexion intéressante et un certain recul par rapport à ce besoin maladif d'être vu. Si vous vous lancez dans l'aventure, prévoyez quand même un second livre à lire en même temps (ou plus: personnellement, j'ai fini trois livres pendant que je lisais Glamorama), histoire de souffler de temps en temps!

 

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Glamorama était le futur classique du XXIe siècle à lire dans le cadre du challenge "Back to the Classics".

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Commentaires
A
Bonjour Taltan!<br /> C'est vrai que la manière dont Bret Easton Ellis dépeint notre société de l'image fait de ce texte un grand "moment" de littérature. Mais je l'ai trouvé parfois tellement intense que j'ai dû faire des pauses entre les chapitres.<br /> Toutefois, j'ai été séduite pas l'auteur, à tel point que "Suite(s) Impériale(s)" m'attend dans ma PAL! ;-)
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T
Hola<br /> <br /> Personnellement j'ai trouvé ce roman cultissime, il faut dire que je ne suis pas objectif vu que je suis un fan de Bret Easton ellis. Je l'ai lu en apnée, d'une traite. Avec American <br /> Psycho et Luna park c'est un des meilleurs d'Ellis
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