Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Livres d'Aline
5 novembre 2011

Salem, Stephen King

1422367Salem, Stephen King

Titre original: Salem's Lot

Edition: Pocket

387 pages

untitled

 

Résumé

Ben Mears, un écrivain assez connu, revient à Jerusalem's Lot, dite Salem, la petite ville du Maine où il a passé quelques années de son enfance.

Ben compte rester à Salem le temps d'écrire un nouveau roman... mais aussi pour exorciser ses vieux démons. Car l'écrivain a vécu une étrange expérience à à Marsten House, l'une des demeures de Salem.

Cette maison est connue par tous les habitants de Salem, qui considèrent son histoire comme faisant partie du folklore de leur petite ville. Marsten House a été construite par Hubert Marsten, un homme riche et très secret. Un beau jour, le facteur de Salem a découvert les corps de Hubie et de son épouse: l'homme avait tué sa femme d'un coup de carabine avant de se pendre dans sa chambre à coucher. Des années après ces sombres événements, toute la ville en parle encore et les enfants ont même trouvé un petit jeu grâce à ce drame: qui veut faire partie d'une société secrète doit pénétrer dans Marsten House et en ramener un objet.

Ben s'est essayé à cette épreuve rituelle. Et en entrant dans la chambre du suicidé, Ben a vu Hubie, toujours suspendu au bout de sa corde, qui le regardait...

Maintenant qu'il est adulte, Ben espère se convaincre qu'il a rêvé. Il souhaite, pour cela, louer Marsten House. Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il apprend, auprès d'une agence immobilière locale, que la vieille demeure a été vendue!

Et, à peine Ben et les nouveaux occupants de Marsten House sont-ils arrivés, que d'étranges événements se produisent dans la petite ville de Salem: un chien est retrouvé suspendu aux grilles du cimetière, un enfant disparaît et de nombreux habitants sont retrouvés morts...

 

Commentaire

Stephen King m'épatera toujours! La manière dont il parvient à effrayer ses lecteurs en utilisant un vocabulaire tout à fait courant est tout simplement étonnante. Chez lui, le simple mot, la simple phrase vous fait douter: King dit-il cela pour établir un simple fait ou pour vous préparer au pire? La bonne réponse est souvent la seconde...

Avec Salem, Stephen King se frotte au mythe des vampires. Et il sont bien plus effrayants chez lui que dans les récents ouvrages de bit-lit. Chez King, la cohabitation entre les êtres humains et les vampires se révèlent impossibles, ces derniers étant fondamentalement malveillants. Leur seul but semble être l'anéantissement total de la race humaine; et ils semblent être en passe de l'atteindre, comme on le comprend dès les premières pages de Salem. Car King annonce directement la couleur: Salem est une ville fantôme, dont les habitants disparaissent petit à petit.

Certains personnages de Salem se révèlent particulièrement intéressants. Je pense ainsi au fameux quatuor qui se forme pour lutter contre les envahisseurs morts-vivants. Mais, comme dh'abitude chez King, personne ne ressort indemne des événements, pas même les "gentils" de l'histoire. Cette façon qu'a l'auteur de s'attaquer aux personnages sympathiques de ses histoires rajoute encore au côté glauque du récit, ce qui devrait ravir les fans du genre!

La ville de Salem elle-même semble faire partie de ces personnages, tant la place qu'elle occupe dans le récit est importante. D'ailleurs, certains chapitres sont intitulés Salem, comme d'autres portent le titre de Ben, de Susan ou de Mark. Comme dans Ça, où Derry est au centre de toutes les horreurs, Salem et Marsten House semblent déverser le Mal sur les pauvres habitants des environs. Même si certains de ceux-ci semblent mériter ce qui leur arrive...

Si vous aimez Stephen King, les vampires ou les histoires effrayantes, n'hésitez plus: Salem est fait pour vous!

 

Un extrait (assez long) pour vous donner une idée de l'ambiance du récit:

"La ville s'y connaît en ténèbres.

Les ombres nocturnes et les obscurités de l'âme n'ont pas de secrets pour elle.

(...) Quand la nuit tombe, la ville vous appartient et vous appartenez à la ville. Et vous dormez ensemble comme dorment les défunts dans leurs tombes ou les pierres dans votre champ. Il n'y a pas d'autre vie ici que la mort lentre de jours, si bien que, lorsque le mal descend sur la ville, c'est un peu comme un sommeil doux et délicieux. La ville l'attend, elle sait qu'il va venir et elle sait même la forme que ce sommeil va prendre.

La ville a ses secrets et elle les garde bien. Ses habitants ne les connaissent pas tous. Ils savent que la femme du vieil Albie Crane est partie il y a des années avec un voyageur de commerce qui venait de New York - ou ils croient le savoir, car en réalité Albie a fendu la tête de sa femme après le départ du voyageur; il lui a attaché une pierre aux pieds et il l'a balancée au fond du puits désaffecté. Vingt ans plus tard, il est mort tranquillement dans son lit d'une crise cardiaque, exactement comme son fils Joe mourra plus tard dans ce récit. Et peut-être qu'un jour un gosse s'égarera du côté du vieux puits couvert de ronces, peut-être retirera-t-il les planches blanchies par les intempéries qui le recouvrent et apercevra-t-il dans les profondeurs le squelette de Mrs Crane. Elle le regardera de ses orbites vides et il verra sur sa cage thoracique le collier, couvert de mousse, offert par le trop charmant voyageur.

Les habitants de Salem savent qu'Hubie Marsten a tué sa femme, mais ils ne savent pas ce qu'il lui a fait faire avant. Ils n'ont pas senti le parfum du chèvrefeuille, ce parfum lourd qui, dans la chaleur moite de cet été-là, s'apparentait étrangement à l'odeur que peut répandre un charnier en plein vent. Ils n'ont pas vu la cuisine toute poisseuse de soleil. Ils ne savent pas ce qu'il y avait entre le mari et la femme au moment où il lui a fait sauter la cervelle. Ils ignorent qu'elle l'a supplié de le faire.

Quelques dames (...) ne savent pas que Carl Foreman a voulu crier, mais que son cri lui est resté dans la gorge quand il a vu, sur la table de préparation de la maison funéraire, Mike Ryerson trembler de tous ses membres, puis ouvrir les yeux et s'asseoir.

Elles ne savent pas que le bébé McDougall, âgé de dix mois, ne s'est même pas débattu quand Danny Glick est entré par la fenêtre de sa chambre, l'a enlevé de son berceau et a enfoncé ses dents dans sa gorge fragile bleuie par les coups que lui avait donnés sa mère.

(...)

La ville s'y connaît en ténèbres et les ténèbres lui suffisent."

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Oui, il se lit assez rapidement. :-)
Répondre
M
Merci vous deux! :) Je viens de lire ton billet, et celui-ci de Stephen King a l'air bien. Et il a l'air moins gros que ses précédants. 387 pages! Je note..
Répondre
A
@Alinéa: ta fille a de très bon goûts! ;-) Mais c'est le genre de livre qui ne plaît pas à tout le monde, Stephen King est parfois un peu trop sombre ou agressif dans sa manière d'écrire. Moi-même, j'adore cet auteur, mais je n'arrive pas à le lire en continu: j'ai besoin de faire des pauses entre ses livres.<br /> <br /> @Perrine: si tu aimes ce genre, fonce, il est génial! :-D J'attends avec impatience de lire ton avis sur Fred Vargas, je n'ai encore rien lu de cet auteur, mais ça me tente beaucoup.<br /> (Milly a toujours de bonnes idées pour ses petites enquêtes :-)! C'est très sympa de pouvoir s'exprimer de cette façon)
Répondre
-
En ce moment, je suis tentée par les polars ou les thrillers... je prévois de lire La femme en vert, pour rester en Islande, puis peut-être Fred Vargas... J'essaierais bien Stephen King aussi, vu comme tu en parles, ça a l'air d'être une bonne façon de passer un bon moment ;)<br /> <br /> ps : on est en train de se construire une petite conversation chaleureuse sur le billet chocolat chaud de Milly... :)
Répondre
A
ma fille l'a lu et elle l'a beaucoup aimé. Personnellement ce n'est pas trop mon genre.
Répondre
Les Livres d'Aline
Publicité
Les Livres d'Aline
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 293 094
Archives
Publicité