Autour du violoncelle... Première partie
A la demande générale (euh... de Milly et de Niki, en fait) je me lance dans un billet sur une autre de mes (trop nombreuses) passions: le violoncelle.
J'attends avec impatience la recharge de la batterie de mon appareil photo, qui me permettra de poster des photos de MON violoncelle, le vrai, le seul, l'unique! Ces photos et des explications un peu plus techniques suivront donc dans un second billet.
J'ai commencé à jouer de cet instrument à l'âge canonique de 23 ans (bientôt cinq ans, donc). La raison pour laquelle j'ai tant attendu est très simple: avant cela, j'avais d'autres préoccupations en tête. Avec 8 heures de maths par semaine et 7 heures de sciences (pendant mes études secondaires, l'équivalent du lycée français) j'avais très peu de temps pour les loisirs.
J'ai donc attendu d'arriver à la fin de mes études supérieures pour me lancer. Et je ne l'ai pas regretté!
J'ai plusieurs anecdotes assez drôles à partager avec vous en ce qui concerne le violoncelle.
La première, c'est qu'il s'agit d'un instrument "austère". Ne vous inquiétez pas, j'explique (à l'aide d'un exemple).
Un beau jour, je suis arrivée à l'une de mes leçons avec un magnifique sautoir qui me vient de ma grand-mère. Il me descendait à peu près jusqu'au nombril, tout en faisant deux fois le tour de mon cou. Et quand j'ai commencé à jouer, j'ai entendu un drôle de bruit métallique... L'explication est très simple: lorsqu'on joue du violoncelle, on appuie l'instrument contre son torse. Et si un objet métallique se trouve dans le chemin, cela déforme le son!
Mon professeur m'a donc expliqué les "interdits" du violoncelle. Pas de jupe, puisqu'il faut le mettre entre les jambes (ou à la rigueur une jupe très longue et très large); pas de collier, seulement de petites chaînes qui peuvent se glisser sous les vêtements; pas de gilet à tirette, puisque cela pose le même problème que le collier (si on oublie cette "interdiction", la seule solution est d'ôter le gilet); pas de bracelet long qui risque de rester accroché dans l'archet; pas de bagues sur la main qui appuie sur les cordes, pour la même raison que le collier,... Et mon professeur elle-même ne mettait jamais de vernis à ongles ou de crème pour les mains: son violoncelle, qui datait du XIXe siècle et n'était donc pas verni, risquait d'être tâché.
Seconde anecdote: impossible de jouer du violoncelle quand on a des chats! L'une part se cacher dès qu'elle voit l'étui; l'autre attaque l'archet quand il bouge (donc quand je joue) et en arrache des crins!
Mais loin d'être ennuyant, le violoncelle est un instrument magnifique, qui mérite bien tous ces "sacrifices". C'est probablement le plus naturel des instruments, en ce sens qu'il n'impose pas à celui qui en joue de prendre des positions bizarres (comme le violon que je ne pourrais pas jouer, au risque d'attraper mal au cou et aux épaules!). Avec le violoncelle, on est assis, tout simplement! Et on attrape très vite des automatismes: je me surprends à toujours m'asseoir comme si j'allais me mettre à jouer et, quand je tricote, je tiens mon aiguille droite comme mon archet!
Personnellement, j'ai une relation presque fusionnelle avec mon violoncelle. Cela vient sans doute du fait que, lorsqu'on appuie l'instrument sur son torse pour jouer, on ressent toute les vibrations de la table. Quand je "sens" les notes dans la partie supérieure de mon corps, j'ai vraiment l'impression de ne plus faire qu'un avec mon violoncelle. A tel point que je lui ai donné un petit nom secret, que je suis la seule à connaître! Et que j'en veux toujours à mon neveu et ma nièce qui ont joué au trampoline dessus parce qu'ils n'en aimaient pas le son!
Depuis, le chevalet est déformé, ce qui a légèrement décalé les cordes. Je dois donc adapter la position de ma main gauche, ce qui n'est pas facile; mais je n'ai pas envie de changer d'instrument. Il a une valeur sentimentale tellement importante que je ne pourrais pas.