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Les Livres d'Aline
30 juin 2012

Wuthering Heights, Emily Brontë

couv4183368Wuthering Heights, Emily Brontë

Titre français: Les Hauts de Hurle-Vent

Edition: Penguin Books

396 pages

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Résumé

Mr Lockwood a envie de s'isoler de la société à laquelle il appartient. C'est pourquoi il vient de louer Thrushcross Grange, une imposante propriété située dans un coin désolé du nord de l'Angleterre. Il compte y passer quelques mois et, afin d'être immédiatement en bons termes avec son propriétaire, un certain Mr Heathcliff, il décide d'aller le saluer chez lui, à Hurle-Vent.

Mais Lockwood ne reçoit pas l'accueil escompté; en fait, il a plutôt l'impression que sa présence dérange les taciturnes habitants de l'étrange demeure.

Pas découragé pour autant, Lockwood décide de rendre une seconde visite à Heathcliff. Malheureusement pour notre brave héros, une tempête de neige l'empêche de quitter Hurle-Vent, où il doit passer une nuit qu'il n'oubliera sans doute jamais.

Lockwood fait un rêve dans lequel un fantôme, celui de la propriétaire de la chambre où on l'a logé, une certaine Catherine Earnshaw tente de pénétrer dans la pièce en brisant la fenêtre. Cette aventure semble bouleverser Heathcliff quand Lockwood la lui relate...

De retour dans sa demeure de location, Lockwood désire en apprendre plus sur son étrange propriétaire et sur la mystérieuse Catherine. Et, justement, Ellen Dean, sa gouvernante, connaît tout ce beau monde depuis sa plus tendre enfance, puisqu'elle a été élevée à Hurle-Vent avec Heathcliff, Catherine et Hindley, le frère de cette dernière. Priée de raconter tout ce qu'elle sait de cette étrange famille, Mrs Dean se lance dans un récit où la passion le dispute au surnaturel.

 

Commentaire

Magnifique!

Les émotions humaines les plus intenses sont exploitées par Emily Brontë dans ce chef d'oeuvre de la littérature anglaise: amour, haine, vengeance, rancune. Les fantômes du passé ne manquent pas non plus et sont finalement aussi consistants que les personnages "réels" de l'histoire: ils apportent une dimension exceptionnelle au récit, une sorte de nostalgie des jours anciens et une certaine envie de retrouver ceux qui sont partis. C'est d'ailleurs ce que ressent le malheureux Heathcliff.

(Attention, spoilers dans la suite du commentaire!!)

Malheureux, Heathcliff ? Oui, dans une certaine mesure. Même si, bien souvent, il agit de façon absolument révoltante, on ne peut s'empêcher de lui trouver des excuses. Enfant trouvé par le vieux Mr Earnshaw et ramené à Hurle-Vent, il est très mal accueilli par Hindley (le fils d'Earnshaw) et ces deux-là se détesteront toute leur vie. Par contre, il s'entend vite très bien avec Catherine Earnshaw qui, à son contact, devient une véritable sauvageonne. Et, alors qu'ils grandissent, cette belle amitié se transforme en passion dévorante...

Ces deux-là se sont aimés très fort, trop fort même et le feu de leur passion mutuelle les a détruits. Il a consumé les forces physiques de Catherine, l'a réduite à l'ombre d'elle-même et a fini par la tuer. Et Heathcliff, quant à lui, en est devenu fou. Furieux d'être séparé de Catherine par le mariage de celle-ci avec le jeune Linton, d'abord, et par la mort ensuite, Heathcliff donne l'impression d'avoir perdu la tête le soir même du décès de Catherine. Heathcliff, s'il a survécu physiquement à sa bien-aimée, est néanmoins mort en même temps qu'elle et le monde des vivants l'importe peu: c'est sans doute l'une des raisons qui explique son comportement; comme si ses mauvaises actions ne pouvaient plus lui valoir aucun châtiment à venir, du moins aucun aussi fort que la mort de Catherine.

Au-delà de cette histoire d'amour aussi belle que terrible, Wuthering Heights est aussi marqué par bon nombre de personnages sympathiques. Le vieux Mr Earnshaw m'a semblé être un homme bon et honnête. Hindley, malgré ses travers, est bien à plaindre et se révèle assez amusant dans certains passages du roman. Et la brave Mrs Dean, Nell de son petit nom, se révèle une conteuse hors pair! Tous animent le récit, tous sont attachants à leur façon et apportent une magnifique profondeur au roman.

 

Quelques extraits de mon édition française:

" J'ai fait dans ma vie des rêves dont le souvenir ne m'a plus jamais quittée et qui ont changé mes idées : ils se sont infiltrés en moi, comme le vin dans l'eau, et ont altéré la couleur de mon esprit. "

 

" Mes grandes souffrances dans ce monde ont été les souffrances de Heathcliff, je les ai toutes guettées et ressenties dès leur origine. Ma grande raison de vivre, c’est lui. Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerais d’exister ; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l’univers me deviendrait complètement étranger, je n’aurais plus l’air d’en faire partie. Mon amour pour Linton est comme le feuillage dans les bois : le temps le transformera, je le sais bien, comme l’hiver transforme les arbres. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rochers immuables qui sont en dessous : source de peu de joie apparente, mais nécessité. Nelly, je suis Heathcliff ! Il est toujours, toujours dans mon esprit ; non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être. "

 

" Aussi ne saura-t-il jamais comme je l'aime ; et celà, non parce-qu'il est beau, mais parce-qu'il est plus moi-même que je ne le suis. "

 

(Les quatres suivantes concernent Heathcliff):

" Il a le physique d'un bohémien au teint basané, le vêtement et les manières d'un gentleman. "

 

" Ce n'est pas un diamant brut... une huître contenant une perle : c'est un homme féroce, impitoyable, un loup... "

 

" D’aucuns pourraient le suspecter d’un certain orgueil de mauvais ton: une voix intérieure me dit qu’il n’y a chez lui rien de semblable. Je sais, par instinct, que sa réserve provient d’une aversion pour les étalages de sentiments... pour les manifestations d’amabilité réciproque. Il aimera comme il haïra, sans en rien laisser paraître, il regardera comme une sorte d’impertinence l’amour ou la haine qu’il recevra en retour. "

 

" Sont-ce les anges, ou ses parents des régions infernales qui l'ont nourri, je ne sais, mais il n'a pas pris un repas avec nous depuis bientôt une semaine. "

 

" Puisse-t-elle se réveiller dans les tourments ! cria-t-il avec une véhémence terrible, frappant du pied et gémissant, en proie à une crise soudaine d'insurmontable passion. Elle aura donc menti jusqu'au bout ! Où est-elle ! Pas là... pas au ciel... pas anéantie... où ? Oh ! tu disais que tu n'avais pas souci de mes souffrances. Et moi, je fais une priére... Je la répéte jusqu'à ce que ma langue s'engourdisse : Catherine Earnshaw, puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrais ! Tu dis que je t'aie tuée, hante-moi, alors ! Les victimes hantent leurs meurtriers, je crois. Je sais que des fantômes ont erré sur la Terre. Sois toujours avec moi... prends n'importe qu'elle forme...rends-moi fou ! mais ne me laisses pas dans cet abime où je ne puis te trouver. Oh ! Dieux ! C'est indicible ! je ne peux pas vivre sans ma vie ! je ne peux pas vivre sans mon âme ! "

 

" Vous savez que j'ai été comme fou après sa mort ; éternellement, de l'aube jusqu'à l'aube, je la suppliais de m'envoyer son fantôme ! "

 

" Je ne sais si c'est une disposition qui m'est particulière, mais il est rare que je ne me sente pas presque heureuse quand je veille dans une chambre mortuaire, pourvu qu'il n'y ait pour partager ce devoir avec moi personne qui gémisse ou ne désespère. J'y vois un repos que ni la terre ni l'enfer ne peuvent troubler; j'y trouve l'assurance d'un au-delà sans bornes et sans ombres - l'Eternité enfin conquise - où la vie est illimitée dans sa durée, l'amour dans son désintéressement, la joie dans sa plénitude. Je remarquai à cette occasion combien il y a d'égoïsme même dans un amour comme celui de Mr Linton, qui s'affligeait si vivement de la délivrance bénie de Catherine. Sans doute pouvait-on douter, après l'existence agitée et impatiente qu'elle avait menée, qu'elle eût mérité de trouver enfin le havre de la paix. On en pouvait douter dans les moments de froide réflexion, mais non pas alors, en présence de son cadavre, qui proclamait sa propre tranquillité et semblait ainsi donner l'assurance que l'âme qui avait habité là jouissait de la même quiétude. " 

 

" Mais la traîtrise et la violence sont des lances à deux pointes; elles blessent ceux qui y ont recours plus grièvement que leurs ennemis. " 

 

 

classique

Baby Challenge classique: 6/20

classiques

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Commentaires
B
J'ai beaucoup aimé ce livre, il m'a fait découvrir une autre époque et une auteure capable de décrire des sentiments très forts. Malgré ça, j'ai préféré Jane Eyre, je ne saurais dire pourquoi ...
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A
Parfois, on aime tellement un livre qu'il est difficile d'en parler : on craint de ne pas lui rendre justice, de ne pas évoquer les bonnes scènes ou les bonnes images qui viennent à l'esprit quand on y pense...<br /> <br /> Tout ça est un exercice difficile. :-)
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A
Un de mes romans préférés ! Et un des rares que je prends plaisir à relire. Il m'a tellement marquée que je n'ai même pas écrit de billet, je ne trouvais pas les mots :S
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N
milly et aline, le principal est de profiter de nos livres et de la vie à présent, pour le reste ....<br /> <br /> :)
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A
La mienne datait aussi de quelques années (plus de 5 ans, je pense). Heureusement qu'il faisait partie du challenge. ;-)
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