Au bon beurre, Jean Dutourd

Au bon beurre, Jean Dutourd

Edition : Le Livre de Poche

Nombre de pages : 441

Résumé

(Présentation de l'éditeur)

" Certains critiques m'avaient détourné de lire "Au bon beurre", laissant entendre qu'il existait, entre Jean Dutourd et le couple immonde qu'il a peint, une obscure connivence. Or, à mesure que, ces jours-ci j'avançais dans le livre, j'éprouvais un sentiment de délivrance : enfin me disais-je, tout de même, cela aura été dit. Ce couple à qui, plus ou moins, nous aurons eu tous affaire, pendant quatre ans, le voilà dénoncé, exposé sur un pilori qui désormais dominera l'histoire de ces noires années. Que l'auteur de ce beau livre soit un homme courageux, il faudrait pour le nier ne rien connaître de la lâcheté qui, aujourd'hui, incite tant de paupières à se baisser opportunément, scelle tant de lèvres (François Mauriac). "

Commentaire

J'ai récupéré ce roman dans les affaires de ma grand-mère, quand elle est partie en maison de retraite. Cela fait donc des années qu'il se trouve sur mes étagères, mais je ne l'avais encore jamais lu. Prise d'une envie soudaine de découvrir cette histoire au résumé assez intrigant, j'ai donc décidé d'enfin le lire. Et j'ai bien fait.

Même si Au bon beurre n'est pas un coup de cœur, c'est un roman très agréable à lire. Il met en scène un couple de crémiers parisiens : Charles-Hubert et Julie Poissonnard (qui, avec leur patronyme, devraient plutôt être poissonniers que crémiers, mais bon...). Ces deux charmants personnages vont profiter de l'occupation allemande pour s'en mettre plein les poches ! 

Marché noir, lait allongé avec de l'eau, prix fixés arbitrairement... les Poisonnard vont utiliser toutes les méthodes possibles et imaginables pour gagner de l'argent.

Véritables opportunistes, les Poisonnard changent également d'avis (politique) comme de chemise : au début du roman, ils soutiennent Pétain et trouvent que les "Boches" sont très corrects avec les Français. Mais au moment de la Libération, ils préfèrent clamer haut et fort leur admiration du général De Gaulle.

Et le plus étonnant, c'est que personne ne se rend compte de rien (ou presque). Les clients sont toujours là et resteront fidèle au Bon beurre malgré les pratiques des patrons et en dépit du peu de constance dont ils font preuve dans leurs convictions politiques.

Mais malgré leur mauvais côtés, les Poisonnard fascinent. On a toujours envie d'aller plus loin dans la lecture du Bon beurre, de lire quelques pages en plus pour connaître leurs nouvelles manigances. Jean Dutourd est, de plus, très ironique et dépeint parfaitement bien ses héros : ils sont ignobles mais pas trop, malhonnêtes mais parfois malheureux (surtout quand ils engagent la mauvaise vendeuse...)

Un roman un peu désuet mais très divertissant et, surtout, une bonne surprise après une petite déception livresque.

Comments

[Aline1102]

@Milly

Oui, c'est un roman assez amusant. Surtout que les crémiers sont parfois pris dans des aventures assez rocambolesque (avec leurs vendeuses, notamment).

J'ai bien aimé le titre aussi : c'est le nom de la crèmerie des Poisonnard et c'est assez bien trouvé.

[milly123]

Il me semble que j'aurais aimé ce roman. Juste le titre fait 'petit village' . J'aime bien les romans un peu fanées justement parce qu'ils sont des témoins contemporains de ces époques qu'on aura jamais pu connaître.. Du coup, ça semble humoristique un peu? :)

[Aline1102]

@Niki

L'ambiance est un peu désuète, mais c'était une très bonne lecture. :-)

J'ai quelques "vieilleries" dans ma PAL (ces dames aux chapeaux verts, les croix de bois,...)et celle-ci en était une :lol:

[sheherazade2000]

j'ai l'impression que c'est un roman qui a un peu vieilli ? ou je me trompe ?

je connais jean dutourd pour sa participation aux grosses têtes et sa défense de la langue française ;)