Liquidations à la grecque, Petros Markaris
Liquidations à la grecque, Petros Markaris
Titre original (rien que pour Niki) : Līxipróthesma dáneia
Edition : Points
Nombre de pages : 351
Résumé
(Présentation de l'éditeur)
" À Athènes, plusieurs membres de l'élite financière sont décapités. L'assassin couvre la ville de tracts exhortant les Grecs à ne pas payer leur dette aux banques. Le pays s'enfonce dans la crise: les salaires fondent, les commerçants ruinés se défenestrent... Le commissaire Charitos doit au plus vite confondre ce "Robin des banques" que la population exaspérée commence à prendre en sympathie. "
Commentaire
Ce polar est bien plus qu'un polar et devrait plaire même à ceux d'entre vous qui n'ont pas l'habitude de lire des romans policiers.
Nous y découvrons les enquêtes de Kostas Charitos, un commissaire grec aux prises avec un tueur de banquiers. Etant donné les difficultés financières des citoyens grecs, de tels meurtres prennent une dimension tout à fait particulière.
Car le roman se déroule en pleine crise économique, et la population souffre : les salaires et pensions de retraites sont diminuées, l'âge du départ à la retraite est augmenté (ce qui n'arrange pas Charitos), les faillites se multiplient et certains se suicident... On est donc dans une ambiance tout à fait réaliste, qui nous permet d'en apprendre plus sur la vie au jour le jour dans le pays, où règnent la débrouille et, heureusement, l'entraide.
Au début donc, ce polar peut surprendre : meurtres sur fond de politique et d'économie, c'est quand même une combinaison peu courante en termes d'intrigue policière. Mais Markaris s'en sort parfaitement bien, grâce à un élément essentiel : l'humour.
Loin de s'apitoyer sur eux-mêmes, les personnages sont tous très ironiques et s'amusent quand même un peu de leur propre situation. D'ailleurs, Charitos m'a fait tellement rire à certains moments, qu'il m'a rappelé Toby Peters, le héros récurrent de Stuart Kaminsky (gros éloge venant de moi, puisque je suis une fan inconditionnelle de Peters).
L'intrigue en elle-même est également très intéressante. Et le coupable facile à identifier, car Markaris nous donne quelques gros indices à plusieurs endroits du roman...
Tout compte fait, même si trois volumes des enquêtes de Charitos sont venus s'ajouter à ma PAL de l'été, je ne m'en plains pas : c'est une excellente découverte !
Extraits
" Qui est le plus grand criminel : celui qui vole une banque ou celui qui en fonde une ? - Bertolt Brecht, L'Opéra de quat' sous "
" Un Grec sur deux rêve de prendre sa retraite pour semer le champ de son grand père. Oui, mais le moment venu il s'aperçoit que le champ ne peut être transféré à côté de son appartement et ile le laisse là où il est. "
" - Tu sais pourquoi tu es le plus intelligent ici ? lance t-il en guise de bonjour
- Celle-là je l'entends pour la première fois. Je t'écoute.
- Parce que tous les autres sont des crétins. Tu es le plus intelligent par élimination. "