Frankenstein, Mary W. Shelley
Frankenstein, Mary W. Shelley
Titre français : Frankenstein ou le Prométhée moderne
Edition : Penguin Books
Nombre de pages : 273
Résumé
Victor Frankenstein, jeune homme fasciné par l'alchimie, décide de se lancer dans une expérience sans précédent : il souhaite créer de toute pièce un être vivant. Grâce à ses connaissances, acquises à l'université et dans des ouvrages assez obscurs, le jeune homme atteint bientôt son but : une créature repoussante, constituée de différents morceaux de cadavres voit le jour. Bien vite, le "monstre" s'échappe. Le jeune Frankenstein croit en être débarrassé, mais c'était sans compter l'intelligence de la créature, qui entend bien retrouver Victor afin d'en obtenir une faveur...
Commentaire
Frankenstein fait partie de ces romans que l'on connaît – ou que l'on croit connaître – instinctivement. L'imaginaire collectif joue son rôle à fond quand on entend le titre de ce roman et, immédiatement, toute une série d'images nous passent par la tête rien qu'en y pensant. Mais la réalité est bien loin de ce qu'on imagine, et le roman est, à ce titre, assez surprenant.
En commençant cette lecture, on s'attend plus ou moins à un récit effrayant ou, à tout le moins, plein de suspense et de tension. Frankenstein semble être la parfaite lecture d'Halloween (j'ai d'ailleurs lu ce roman au mois d'octobre, en espérant me mettre dans l'ambiance), mais ce n'est pas le cas. En fait, le récit n'est pas effrayant du tout et il est même assez triste, par moments.
Les métaphores et pensées philosophiques sont nombreuses, avec des références à la religion, aux hommes qui se prennent pour Dieu en tentant de donner vie à d'autres hommes, à la mort, à la relation entre les êtres humains… En cela aussi, le récit est déroutant : je ne m'attendais pas, même si ce roman est un classique, à trouver tant de pensées aussi profondes dans cette lecture. Pour moi, Frankenstein était juste un roman "d'horreur", sans plus. Mais j'ai été bien surprise et j'ai trouvé, plus d'une fois, des passages que je relisais plusieurs fois, tant ils me semblaient refléter certaines vérités universelles.
Autre élément étonnant : plus d'une fois, j'ai été prise de pitié pour ce « monstre » que tout le monde, et son créateur en premier, rejette rien qu'en le voyant. Car la créature créée par Frankenstein est effrayante, et tout le monde s'enfuit à son approche… Il cherche l'amitié et ne trouve que la haine, il voudrait connaître les hommes mais doit vivre seul, car il est jugé sur son apparence, laquelle est épouvantable : animé des meilleures intentions à l'égard de certaines personnes, la créature est tout simplement haïe et rejetée.
Par bien des côtés, la créature de Frankenstein m'a rappelé Heathcliff des Hauts de Hurle-Vent. Tous deux sont rejetés et malheureux de l'être et leur mauvais caractère et leur tendance à la violence ne sont pas uniquement leur fait : ces traits de caractère sont les conséquences de la manière dont les autres êtres humains les ont traité et d'une vie passée à tenter de se faire apprécier. En vain…