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Les Livres d'Aline
27 juin 2014

Jane Eyre, Charlotte Brontë

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Jane Eyre, Charlotte Brontë

Titre français : Jane Eyre

Edition : Penguin Books

624 pages

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(si je ne craignais pas de surcharger ma page, je mettrais bien une dizaine de petits coeurs !)

 

Résumé

Orpheline, Jane Eyre a été recueillie par son oncle Reed, le frère de sa défunte mère. Malheureusement pour la petite fille, son oncle meurt lui aussi peu de temps après son arrivée dans la famille Reed. La veuve de celui-ci, Mrs Reed, déteste Jane et refuse de la traiter comme l’un de ses enfants, contrairement à ce qu’elle avait promis à son mari sur son lit de mort.

Après dix années de brimades, Jane se révolte : elle refuse d’être encore maltraitée par son cousin et d’être traitée d’enfant difficile par sa tante. Cette dernière décide donc d’envoyer Jane à l’école. C’est ainsi que la petite fille arrive à Lowood, une institution où les élèves subissent des privations assez cruelles.

Jane survivra à ses années d’études à Lowood et y deviendra même professeur. Mais le départ de la directrice de l’institution décidera la jeune fille à chercher une autre position : Jane place une annonce dans les journaux et est engagée à Thornfield Hall, où elle sera chargée de l’éducation d’Adèle Varens, une petite française recueillie par le maître de Thornfield, Edward Rochester.

 

Commentaire

Jane Eyre est l’un de mes romans préférés. Je l’ai découvert quand j’étais toute jeune et, relecture après relecture, cette histoire ne m’a jamais déçue. Je ne l’avais encore jamais lue en anglais ; seuls quelques extraits ayant été analysés en cours de littérature anglaise. C’est maintenant chose faite. Et le récit est encore plus sublime en V.O. Il possède un charme et une musicalité absente de la version française, pourtant excellente.

Jane Eyre, commence pourtant mal. Je suis toujours choquée, près de vingt ans après ma première lecture de ce classique, par al cruauté des premiers chapitres du roman. La façon dont les Reed traitent cette malheureuse orpheline est révoltante. Les remarques de Bessie sont pour la plupart injustes, même si la jeune domestique des Reed n’est pas totalement méchante avec Jane. Et que dire de Mr Brocklehurst, le « bienfaiteur » de Lowood, cet homme d’église qui dirige cette institution comme d’autres dirigeraient une prison ? Rares sont les rayons de soleil durant l’enfance de Jane Eyre.

Je suis donc toujours étonnée de constater à quel point l’enfant devenue une jeune fille s’en sort bien. Les dix années passées aux mains des Reed et les huit années à Lowood n’ont pas rendue Jane amère. C’est une jeune fille joyeuse et optimiste qui quitte Lowood pour Thornfield, même si ce plongeon dans l’inconnu l’inquiète un peu.

Pourtant, le manque d’amour et d’amitié semble peser sur Jane. La petite fille qu’elle était a manqué d’une épaule compatissante sur laquelle s’appuyer dans les moments difficiles. L’amour de parents proches n’est pas quelque chose qu’elle a connu. Et cela se ressent tout au long du récit, notamment lorsque, sa tante Reed mourante, Jane revient à son chevet et lui affirme que, si seulement cette femme dure lui avait permis de l’aimer, Jane n’aurait pas demandé mieux.

Mais ce manque d’affection ressenti durant son enfance n’empêche pas Jane d’aimer elle-même les autres. D’ailleurs, Jane tombe rapidement amoureuse de son patron, Mr Rochester. Car Jane Eyre est surtout et avant tout un merveilleux roman d’amour. Sans sensiblerie inutile, Charlotte Brontë nous décrit l’évolution des sentiments de ces deux êtres que tout séparent mais qui sont pourtant si proches.

Ce qui est magnifique dans l’histoire d’amour entre Jane et Rochester, c’est que leur amour n’est pas qu’une simple passion. Ils sont amis avant d’être amants, leur relation est basée sur un respect mutuel, sur une communion d’esprit, bien plus que sur un sentiment purement physique. D’ailleurs, Jane avoue humblement avoir un physique assez ordinaire et elle affirme plus d’une fois que Rochester est assez laid. Leurs sentiments l’un pour l’autre est donc d’autant plus étonnant et, sans doute, plus émouvant aussi.

Parfois pourtant, Rochester est cruel avec sa jeune amie. Alors qu’ils ne se sont pas encore avoués leurs sentiments, certains indices permettent de comprendre ce que Rochester ressent pour la jeune fille. C’est notamment le cas de ce passage :

«  ‘’Good-night, my – ‘’ He stopped, bit his lip, and abruptly left me. »

(« ‘’Bonne nuit, ma – ‘’. Il se tut, se mordit la lèvre et me quitta brusquement »).

Que voulait dire Rochester ? My darling ? My love ? On ne le sait pas, car tout est en finesse chez Charlotte Brontë. Les sentiments sont exprimés délicatement malgré leur intensité. C'est d'ailleurs tout aussi bien, car cela leur donne encore plus de force.

Mais Jane n’est apparemment pas aussi perspicace, puisqu’elle ne se rend compte de rien et finit même par croire que ses sentiments ne sont pas partagés. Mais, à sa décharge, il faut avouer son patron semble prendre plaisir à jouer avec au chat et à la souris avec elle (attention, spoilers : sélectionnez le texte avec votre souris pour pouvoir le lire), allant même jusqu’à lui faire croire qu’il compte épouser une autre femme. La pauvre Jane souffre le martyr en l’entendant parler de son prochain mariage avec Miss Blanche Ingram, jeune femme aussi belle que riche, mais extrêmement cruelle avec Jane et Adèle. Rochester, dans un accès de cruauté peu compréhensible chez cet homme relativement bon avec ses domestiques, prend Jane comme confidente et lui parle plusieurs fois de Miss Ingram et de ses atouts. Est-ce pour susciter la jalousie de Jane et l’obliger à se dévoiler ? A-t-il déjà compris, à ce moment, que la jeune et insignifiante orpheline qu’il a engagé l’aime et, surtout, l’estime ?

Néanmoins, même une fois que nos tourtereaux se sont avoué leurs sentiments, les choses ne s’arrangent guère. Car Rochester a un secret, et Jane, même si elle se doute que Thornfield recèle un mystère, est loin d’en appréhender la véritable nature. Une fois Jane au courant de tout, sa vie va basculer et elle se verra contrainte de quitter Thornfield et son propriétaire.

Comment Charlotte Brontë décide-t-elle de terminer l’histoire de Jane et de Rocheter ?. Se retrouvent-ils ou finissent-ils leur vie ailleurs, avec d’autres conjoints ou célibataires ? L’un d’eux meure-t-il avant de revoir l’autre ? Une fois ces deux-là séparés, tous ces dénouements semblent possibles. Lequel est le bon ? Je vous laisse le découvrir à votre tour en parcourant les pages de ce magnifique classique de la littérature anglaise.

 

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Des pavés sur la plage 2014 : 2/17

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Commentaires
-
Oh quel coup de coeur pour moi aussi !!!! Un grand moment de lecture !!! Que de sentiments, de personnages forts, de rebondissements, d'amour...grand roman de filles :P
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S
c'est vraiment l'un de mes romans préférés, l'un de ceux que je ne donne à personne ;)<br /> <br /> (car je prends plaisir à en relire des passages régulièrement :) )
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N
Livre et roman, un éternel plaisir!... :-)
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K
J'avoue que j'oscille entre l'envie de lire ce roman (que l'on m'a conseillé à plusieurs reprises) et la peur de me lancer dans un tel pavé !
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A
@La Bibli d'Onee<br /> <br /> Je suis très fière de t'avoir donné envie de le découvrir. J'espère qu'il répondra à tes attentes. C'est un roman magnifique ! :-)
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