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Les Livres d'Aline
22 février 2020

Juste une trêve, Gaëlle Pennec

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Juste une trêve

Gaëlle Pennec

Editions Librinova, 156 pages

petit-coeur

 

Un extrait

" M’étant donnée la peine je veux vivre sans haine
Je veux vivre sans rênes je veux vivre sans gêne
Je veux vivre sans crainte je veux vivre sans feinte " 

 

Résumé

(Présentation de l'éditeur) De Caracas à Houston, en passant par Paris et Mennecy…

Dans ce recueil de poésie, Gaëlle Pennec met en lumière des thèmes universels : l’enfance, l’adolescence, l’amour, la passion, le temps qui passe, la lutte pour se relever parfois des coups reçus, la mère, le père…

Cet ouvrage est aussi l’opportunité d’une introspection intime partagée avec le lecteur, amené lui aussi à faire le point sur son existence passée et présente.

Porté par une écriture sensible, ce recueil nous transporte de poème en poème pour un agréable voyage de l’esprit !

 

Mon avis

La poésie contemporaine me séduit de plus en plus.

Et ce recueil de Gaëlle Pennec est très séduisant. Sa couverture sobre et très belle y est d'ailleurs pour quelque chose ! Symbole du temps qui passe, cette horloge se marie à merveille avec la nostalgie qui se dégage des poèmes de l'auteure, écrits aux quatre coins du monde.

J'ai de plus en plus d'admiration pour les auteurs contemporains qui se lancent dans la poésie (ou dans les sonnets comme Pierre Thiry). C'est un genre qui n'est plus très répandu de nos jours et qui demande certainement beaucoup plus d'efforts que la prose : calculs du nombre de syllabes acceptables, travail sur les mots afin de respecter les rimes,... Les poètes, encore plus que les autres auteurs, doivent avoir non seulement un vocabulaire très étendu, mais aussi une certaine capacité à rendre un texte "musical" (si je puis dire), à le faire "sonner" correctement à l'oreille du lecteur. Et Gaëlle Pennec relèvent ces défis avec brio !

Pour moi, deux poèmes de ce beau recueil ont été de vrais coups de coeur.

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J'ai d'abord beaucoup apprécié "J'étais hier", qui rappelle que grandir et vieillir ne devrait pas aller de pair avec la perte de l'émerveillement de l'enfance : il faut sourire, s'amuser, s'étonner comme lorsqu'on était petit ; ne pas perdre cette petite étincelle qui fait que quand est enfant, tout ce qui nous arrive est vu comme une belle aventure.

"Au nom des libertés" m'a également impressionnée. Ce poème regrette la perte de valeurs de nos sociétés modernes et le fait que, parfois, l'être humain préfère s'installer dans une vie confortable et sans risques au lieu de lutter pour ses libertés et pour ce qu'il croit juste.

Ces deux poèmes ne sont pas les seules pépites de ce recueil. De grandes émotions se dégagent de chaque texte : amour, douleur, chagrin, mélancolie, nostalgie. C'est beau et tragique à la fois, presque comme ces poésies classiques que l'on n'ose parfois pas découvrir tellement elles semblent intimidantes, mais qui ravissent l'oreille une fois que l'on a osé les aborder et que l'on en découvre les rimes délicates et soignées

Et, chez Gaëlle Pennec, les rimes sont très soignées. Courtes et percutantes, elles vont droit au but et expriment toute leur force en peu de mots. Mais quels mots ! Ils frappent l'imagination et emportent le lecteur dans un monde différent dans chaque poème. 

Au centre du recueil, "Dans une aube incertaine" présente un format qui se rapproche plus du texte en prose que du poème. C'est comme une parenthèse entre deux séries de poèmes au format plus "classique". Comme si l'auteure nous permettait de nous reposer et de reprendre notre souffle avant de nous entraîner à nouveau dans le tourbillon d'émotions que sa poésie provoque.

Dernière qualité du travail de Gaëlle Pennec, et non des moindres, les références culturelles ne maquent pas. Les allusions à l'oeuvre de Marcel Proust sont nombreuses, avec une rime "A la recherche du temps perdu" dans le poème "C'est au coeur un prénom". Un joli texte intitulé "A l'ombre de Paris en fleurs", quant à lui, rappelle "A l'ombre des jeunes filles en fleurs". Ce poème au très beau titre contient d'ailleurs une rime malicieuse ("A l'ombre des jeunes gens qui pleurent") et est très musical, avec son rythme particulier et la répétition d'une sorte de refrain : c'est comme une vielle rengaine entêtante qu'une artiste comme Edith Piaf pourrait avoir chanté. 

D'autres poèmes plus "musicaux" pointent le bout de leur nez ici et là (notamment "A s'en donner la peine" et "Je te dirai Carmen", ce dernier faisant référence à l'opéra bien connu de Georges Bizet) et d'autres références littéraires accrochent l'attention des passionnés de lecture. Il est ainsi fait mention d'une lettre écarlate (toujours dans "A s'en donner la peine"), de Louis Aragon, de Rimbaud et Verlaine (dans "J'irai en solitaire", qui nous parle aussi d'Ulysse, de Merlin et de Lancelot).

Enfin, le poème "Moi j'ai cru" m'a rappelé une lecture d'enfance : ce poème parlant de la rue Mouffetard a fait ressurgir des souvenirs du roman de Pierre Gripari, La sorcière de la rue Mouffetard et autre contes de la rue Broca

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La rue Mouffetard

Source

Un grand merci aux Editions Librinova et à Amélie Marc pour cette belle découverte, que vous pouvez retrouver sur le site Internet de l'éditeur. Il contient d'ailleurs aussi une courte biographie de l'auteure (la curieuse que je suis adore en savoir plus sur les auteurs qui lui plaisent : je suis  donc comblée !)

 

En bref

Si vous aimez la poésie, je ne peux que vous conseiller ce magnifique recueil de Gaëlle Pennec ! C'est beau, c'est mélancolique, c'est musical. Une très douce parenthèse à savourer entre deux romans.

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